Quand un voisin transforme ma voiture en omelette, ma riposte est inoubliable
Je suis Camille, une infirmière de 36 ans et maman de trois charmants enfants. À la veille d'Halloween, je découvre ma voiture recouverte d'œufs et de papier. Je soupçonne immédiatement David, mon voisin passionné par les décorations festives, d'avoir joué ce mauvais tour.
La soirée où tout a changé
Cette nuit-là, j’avais stationné ma voiture devant chez lui, notre propre allée étant déjà prise. Rien d’illégal ou d’inhabituel. Mais David, avec ses installations grandioses pour Halloween — sorcières lumineuses, faux cimetières et musique sinistre — a vu les choses autrement. Le lendemain matin, je suis le chemin des coquilles d’œufs qui mène directement à sa porte. Toujours en pantoufles, je sonne.
« T’as vraiment balancé des œufs sur ma voiture ? »
Il hausse les épaules : « Elle bouchait la vue. C’était juste pour rigoler. »
Rigoler ? Alors que j’ai trois enfants à gérer, un service matin et un pare-brise tout collant ? Je me contente de répondre : « Très bien. » Je referme la porte. Pas de drame. Juste une résolution prise.
Le plan « preuves et diplomatie »
Le soir, je me mets au travail. Photos de tous les angles, vidéos avec date et heure — aussi méthodique que dans mon métier d’infirmière. Je rends visite à Marion, ma voisine, qui confirme avoir vu David dehors. Romain me parle de ses bâches de visibilité et me rappelle qu’un œuf peut endommager la peinture.
Le jour suivant, je contacte le service non urgent de la mairie, explique la situation, obtiens un numéro de dossier et demande un devis pour le nettoyage. Avec ces éléments en main, j’écris une lettre polie, sans sarcasme, demandant simplement le remboursement des frais. Enveloppe glissée sous la porte de David, copie au syndic. Pas de menaces, juste des faits. Comme un médecin posant un diagnostic clair.
Une douce surprise
Deux jours plus tard, David revient, rouge comme une citrouille.
« C’était juste pour s’amuser », marmonne-t-il.
Je lui montre le dossier : il paie sans discuter. Le week-end, il se présente avec un seau et des chiffons.
Je suis mi-surprise, mi-soulagée. « Commencez par les rétroviseurs », je glisse.
Alors qu’il frotte, l’atmosphère à la maison change. Les enfants collent leurs nez à la fenêtre :
« Le monsieur aux squelettes nettoie notre voiture ? »
Oui, et nous préparons la meilleure “surprise” possible : des pommes enrobées de caramel et des cupcakes au chocolat ornés d’yeux en sucre.
Pas pour la rue, ni pour la foule : juste pour nous.
Je vois David lever la tête vers nos rires. Cette nuit-là, ses machines à fumée sont restées silencieuses. Sa sono aussi.
Ce que j’ai retenu
Cette histoire n’est pas une vengeance ; c’est une leçon.
On ne peut contrôler les actions des autres, mais on peut choisir notre réaction.
J’aurais pu crier. À la place, j’ai documenté, demandé, et finalement obtenu.
Les enfants ont vu le résultat, mieux qu’une leçon de morale : les actions ont des conséquences, sans qu’on élève la voix.
Depuis, je garde dans le coffre une microfibre et une petite bouteille d’eau — l’équivalent automobile de l’élastique dans le sac à main : discret, mais indispensable.
Et j’ai adopté une nouvelle habitude : quand la colère monte, je prends une photo avant de dire un mot de trop.
Le caramel a scellé la soirée : doux et enveloppant, il a réparé ce que les œufs avaient tenté de gâcher — notre humeur.
Halloween s’est terminé en famille, rideaux tirés, rires au chaud.
Et ma voiture ? Propre, brillante, presque fière — comme si elle aussi avait appris à tenir bon.
Et moi, je respire enfin à pleins poumons.
