Drame caniculaire à Barcelone : le poignant dernier adieu d’une travailleuse épuisée

Victime des températures extrêmes qui accablaient la capitale catalane, Montse Aguilar, une agent de nettoyage de 51 ans, n'a pas survécu à sa journée de travail. Son touchant message posthume à ses proches dévoile l'enfer vécu avant son tragique effondrement, relançant le débat sur la protection des employés durant les vagues de chaleur.
Dès le début de sa journée de travail, Montse éprouve des signes inquiétants : crampes musculaires, difficultés respiratoires, douleurs au cou et au bas du dos. Elle en informe son supérieur, présent sur les lieux, qui lui conseille de boire de l’eau et de faire une pause. Malgré cela, elle continue à travailler.
En rentrant chez elle, épuisée, elle rejoint à pied son logement où réside sa mère âgée. Elle parvient encore à envoyer un message à un proche sur WhatsApp : « Ma chérie, désolée de ne pas avoir donné de nouvelles. Cette journée a été un enfer… J’ai vraiment cru que j’allais m’effondrer à cause de ces douleurs et de cette sensation d’étouffement. » Peu de temps après, pendant un dîner en famille, elle s’effondre brutalement. Malgré les efforts des voisins pour la réanimer, son cœur s’arrête.
Si l’autopsie doit encore confirmer les causes précises de son décès, son entourage suspecte un coup de chaleur. Sa famille envisage de porter plainte contre son employeur FCC et la ville de Barcelone, leur reprochant d’avoir négligé ses appels à l’aide. La mairie, tout en rejetant toute responsabilité, a lancé une enquête pour évaluer les conditions de travail ce jour-là.
Le danger méconnu de l’hyperthermie
L’hyperthermie sévère, souvent sous-estimée, peut devenir mortelle lors des fortes chaleurs. Ce trouble survient lorsque le corps, exposé à une température trop élevée (surtout en cas d’effort physique ou d’humidité), ne parvient plus à se refroidir. La température interne peut alors dépasser les 40°C, provoquant maux de tête, convulsions, désorientation, voire perte de connaissance.
Cette urgence médicale met en péril le cerveau, le cœur et les reins, exigeant une prise en charge rapide. Les travailleurs en extérieur, les personnes âgées et les individus fragiles sont les plus à risque. Dès les premiers symptômes, il faut agir vite : refroidir le corps et appeler les secours.
Boire de l’eau : attention aux excès
S’hydrater est essentiel pendant les canicules, mais la qualité de l’eau et la manière de la consommer sont tout aussi importantes. Entre eau minérale, eau de source ou eau filtrée, et avec des besoins qui varient selon l’activité et la morphologie, les conseils diffèrent en fonction de la météo.
Alors que les besoins quotidiens se situent généralement entre 1,5L et 2L, les périodes de forte chaleur nécessitent des adaptations. Le Dr Stéphanie Widmer, urgentiste interrogée par Fréquence Médicale, alerte sur un risque peu connu : l’hyperhydratation, aussi dangereuse que la déshydratation.
Trop boire : un risque sous-estimé
Une consommation excessive d’eau peut entraîner une hyponatrémie, un déséquilibre électrolytique aux effets neurologiques graves. « Les symptômes incluent confusion, nausées et gonflement du cerveau », explique le NIH. Dans les cas les plus sévères, cela peut mener au coma ou au décès, particulièrement si de grandes quantités sont absorbées en peu de temps.
Comment bien s’hydrater sans danger ?
La spécialiste souligne l’importance de la répartition dans le temps : « Mieux vaut boire régulièrement par petites gorgées que d’avaler un litre d’un coup ». La limite à respecter ? 1 litre par heure, surtout en cas d’activité physique intense. Cette méthode progressive évite le choc osmotique tout en maintenant une bonne hydratation.
Le Dr Widmer rappelle : « L’hydratation est un marathon, pas un sprint. Écoutez votre corps sans attendre d’avoir soif, mais laissez vos reins faire leur travail ». Un conseil précieux pour affronter l’été en toute sécurité.