Laurent Baffie évoque avec émotion ses derniers instants aux côtés de Thierry Ardisson

Quelles émotions l’ont traversé pendant ces moments si intenses ?

Nous avons tous expérimenté cette sensation vertigineuse où tout semble s’effondrer autour de nous. Pour Laurent Baffie, ce bouleversement a pris chair durant les derniers jours partagés avec son ami disparu :

Jeudi, il ne le quittait pas d’une semelle, veillant à son chevet. Entre fous rires et confidences, ils évoquaient leur projet commun : une demeure ensoleillée dans le Midi. Comme une dernière lueur d’avenir partagé.

Samedi, l’ambiance devint presque sacrée : Thierry Ardisson entouré d’Audrey Crespo-Mara, son épouse, et de leurs enfants Manon, Ninon et Gaston. En toile de fond, une mélodie iconique : « Let it Be » des Beatles, devenu l’hymne discret de leurs retrouvailles familiales.

Dimanche, bien que physiquement absent, Baffie fit parvenir des cerises pour adoucir l’atmosphère. Un cadeau chargé de sens, comme un ultime sourire échangé à distance.

Chaque geste, chaque silence durant ces journées portait l’empreinte d’une affection pudique mais profonde. Aucune grandiloquence, juste la simplicité bouleversante de l’essentiel.

Une fin de vie paisible, bercée par l’affection des proches

Thierry Ardisson, 76 ans, emporté par un cancer du foie, avait choisi d’affronter ses derniers instants sans recourir à des soins trop invasifs. Un choix courageux. Laurent Baffie se souvient :

« Il a fait preuve d’une dignité incroyable, sans douleur inutile. Il refusait l’acharnement thérapeutique. Audrey a été extraordinaire… les superlatifs manquent pour décrire son dévouement. »

La présence constante d’Audrey et la complicité des enfants ont créé une bulle de sérénité autour de lui. Une fin empreinte de grâce, où la souffrance s’est effacée devant la chaleur des liens familiaux.
Baffie conclut, la voix nouée :

« Son dernier voyage, il l’a réussi. »

Une simple phrase qui résume à elle seule un départ apaisé, libre et entouré d’amour.

Une amitié qui a tout transformé

Retour sur la complicité hors norme entre ces deux figures anticonformistes du paysage médiatique. Avant ces adieux déchirants, il y eut des débuts électriques sur Fun Radio : Baffie, prince des canulars, et Ardisson, séducteur de l’antenne. C’est l’homme en noir qui détecta le premier le talent de Baffie et lui tendit la perche :

« Il a été bien plus qu’un mentor, celui qui a redessiné mon destin professionnel. Grâce à lui, j’ai pu inventer un nouveau métier à la télé. […] Il diffusait mes canulars en antenne, croyant en moi avant même que j’y croie. »

Un coup de projecteur décisif, une confiance inébranlable qui a tout fait basculer. Pour Baffie, Ardisson restera à jamais celui qui lui a ouvert les portes du petit écran.

L’héritage impérissable d’un visionnaire de l’audiovisuel

Provocateur, avant-gardiste, inclassable… Thierry Ardisson a marqué son époque par son style inimitable. Laurent Baffie tient à rappeler que derrière la polémique se cachait un créateur génial :

Il le compare à Coluche : tout aussi subversif, mais dont le génie finit par être reconnu pour son inventivité sans limites.

Il souligne ses révolutions télévisuelles : formats innovants, interviews décapantes, ton libéré des conventions…

Il invite à retenir l’essentiel, ce qu’il a apporté à la culture populaire, à l’audace médiatique.

Son ami insiste : Ardisson a transformé la télévision en mêlant intelligence, impertinence et liberté créative.

Comment faire vivre sa mémoire aujourd’hui ?

Une question qui résonne après l’émotion des adieux. Comment rendre hommage à un tel parcours ?

• En redécouvrant ses émissions cultes, pour s’imprégner de son audace.
• En partageant ses « pépites télévisuelles » avec les plus jeunes, pour leur transmettre l’esprit d’une époque.
• En osant, comme lui, bousculer les conventions et affirmer sa singularité.