Le langage caché de la position assise chez la femme

Publié le 23 octobre 2025

Cette attitude corporelle quotidienne, souvent accomplie inconsciemment, dévoile une riche tapisserie d'influences sociales, culturelles et psychologiques. La manière dont une femme s'assoit expose subtilement sa relation avec son environnement et les normes de genre, révélant un dialogue non verbal éloquent.

Notre façon de nous asseoir : un héritage culturel qui nous façonne

Cette position nous semble tellement instinctive qu’on en oublie qu’elle n’a rien d’inné. Croiser les jambes en position assise relève en réalité d’un conditionnement social profond. Au XVIIIe siècle en Europe, cette attitude incarnait la distinction et les bonnes manières, une manière d’afficher sa culture raffinée… et particulièrement sa réserve. Les manuels de savoir-vivre de l’époque insistaient : une femme bien élevée se devait d’adopter une posture mesurée et contrôlée.

Pourtant, la signification de cette position varie radicalement selon les cultures. En Asie, notamment au Japon et en Corée, elle peut être jugée impolie, particulièrement face à des aînés ou dans des contextes formels. La posture valorisée dans ces régions est généralement plus droite, les deux pieds reposant pleinement sur le sol. La preuve qu’un geste en apparence anodin peut porter des interprétations complètement différentes selon les cultures !

Aujourd’hui encore, ces traditions historiques continuent d’influencer nos comportements modernes. Entre standards médiatiques, conventions implicites et influences sociales, cette manière de s’asseoir reste un automatisme acquis… souvent au détriment de notre confort physique.

Notre corps parle : ce que notre position assise dévoile sur nous

Au-delà des aspects culturels, cette posture peut également révéler notre état émotionnel. Elle constitue un véritable langage silencieux : celui du corps. Nous n’en avons pas toujours conscience, mais notre attitude physique s’exprime souvent avant même que nous n’ouvrions la bouche.

Une jambe croisée sur l’autre, dirigée vers notre interlocuteur ? Cela peut indiquer de l’intérêt, voire une certaine connivence. Des jambes entrelacées et repliées vers soi ? Une manifestation de retrait, un besoin de créer une barrière protectrice. À l’inverse, une posture ouverte, les deux pieds bien ancrés au sol, peut transmettre une impression de calme et de confiance en soi.

Saviez-vous que ces attitudes ne sont pas neutres en matière de genre ? Dès l’enfance, les petites filles reçoivent des incitations – souvent inconscientes – à « bien se tenir », à « adopter une posture appropriée », tandis que les petits garçons jouissent d’une latitude posturale plus large, pouvant même s’étaler sans complexe. Une différence qui semble minime, mais qui en dit long sur les rôles genrés que la société nous attribue dès le plus jeune âge.

L’influence de notre posture assise dans le monde professionnel

Dans le cadre professionnel, lors de réunions ou d’entretiens, notre façon de nous asseoir peut influencer la perception que les autres ont de nous. Les études en psychologie sociale l’ont maintes fois démontré. Une attitude corporelle raidie peut être interprétée comme un manque d’assurance. À l’opposé, une position détendue, ferme et équilibrée envoie un message clair : « Ma place est ici. »

Pour les femmes, cela peut représenter un véritable exercice de style. Comment allier confort physique et projection d’une image compétente et professionnelle, sans tomber dans les stéréotypes de la « femme trop autoritaire » ou « pas assez féminine » ? Eh oui, même dans notre manière de nous asseoir, nous devons souvent jongler entre authenticité personnelle et conformité aux attentes sociales.

Et si nous arrêtions de juger… les positions assises ?

Finalement, ce geste minuscule, si habituel et discret, soulève une question bien plus essentielle : celle de la liberté corporelle. Pourquoi certaines postures demeurent-elles considérées comme plus « appropriées » pour les femmes ? Pourquoi l’apparence primerait-elle sur le bien-être ? Et si nous commencions à remettre en question ces normes implicites ?

Après tout, s’asseoir, c’est aussi affirmer sa place dans l’espace. Et il est grand temps que chaque femme puisse le faire en toute liberté, sans avoir à se justifier, sans contrainte, ni regard critique.